Dans l’après-guerre, la ville de Liège a connu des transformations architecturales et urbaines à une échelle inédite. Ces transformations traduisaient simultanément l’optimisme de la politique de l’Etat-providence, l’abondance d’investisseurs et promoteurs et la popularité des thèmes architecturaux de la standardisation ou de l’économie.
Dès 1969, ces grands travaux furent endigués par l’émergence d’une contestation constituée dans les milieux intellectuels et artistiques. Ils revendiquaient les principes d’une architecture urbaine respectant l’habitant et l’identité historique de l’environnement construit. Ils voulaient rendre aux habitants le droit de rester maîtres et acteurs de leur environnement. Si cette contestation a freiné les transformations urbaines de ces années là, le paysage construit liégeois est aujourd’hui marqué de manière irréversible.
Les conditions qui encadrent désormais la réhabilitation de cet héritage problématique sont arbitrées par de nouveaux thèmes : normes environnementales, coût et disponibilité des matériaux de construction, nouveaux usages résidentiels et publics... Ce séminaire offre un éclairage original sur ces problématiques en puisant dans le champ doctrinal de l’architecture et de l’urbanisme du 20e siècle, en décryptant le contexte historique de certains projets emblématiques des années 60 et en révélant l’identité d’une architecture résidentielle moderne, belge et ordinaire.
Coordination scientifique : Sylvain Marbehant.