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Le REL ne doit pas être qu'un effet d'annonce

jeudi 5 décembre 2013,

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Le Conseil d’administration de l’asbl urbAgora a pris connaissance avec intérêt, dans la presse de ce jour, des principales conclusions de l’étude commandée par la Région wallonne concernant la pertinence de réaliser un « Réseau express liégeois » (REL).

Nous constatons avec plaisir que ces conclusions rejoignent de façon remarquable les résultats de l’étude que nous avons publiée en octobre 2011. Que ce soit sur l’ampleur géographique du projet (on a vu passer beaucoup de versions d’un REL qui n’allait pas plus loin que Flémalle ou Liers), sur le cadencement (l’objectif, modeste mais réaliste, de deux trains par heure et par sens) ou sur la priorité absolue à donner à l’intégration tarifaire (dont on ne sait cependant pas encore grand-chose à ce stade, en particulier sur la manière dont elle sera financée), la parenté est flagrante et nous nous en réjouissons.

Nous nous étonnons cependant de la satisfaction affichée par le ministre de la mobilité, M. Philippe Henry dans ce dossier.

En effet :

  • La finalisation de l’étude intervient à contre-temps complet, six mois ou un an trop tard, après que des décisions fermes ont été prises concernant le Plan d’investissement du groupe SNCB (PPI) et après la décision du gouvernement wallon sur le volet régional de ce plan. Cela signifie que, sauf modification du Plan d’investissement en cours de route (une fenêtre de tir existe en 2016), le début de la mise en œuvre de la plus grande partie du projet devra attendre plus de 10 ans (et il est illusoire d’espérer voir un réseau fonctionner avant 2030 au plus tôt) alors que les besoins de mobilité de l’agglomération sont urgents. Le ministre connaissait pourtant le calendrier, dès son entrée en charge, et il aurait dû veiller à disposer, en temps et en heure, des éléments nécessaires à une décision éclairée sur le PPI.
  • L’enveloppe de 25 millions d’euros qui est annoncée est certes une bonne nouvelle. La réouverture de la ligne 125A au trafic des voyageurs est nécessaire et pertinente ; urbAgora l’a défendue depuis plusieurs années. Mais il ne s’agit cependant qu’une d’une partie fort limitée du projet. Selon nous, un investissement de l’ordre de 150 à 200 millions (matériel roulant compris) est nécessaire pour mettre en service un REL de 4 ou 5 lignes à l’échelle de la Province de Liège, desservant Huy, Waremme, Tongres, Visé et Maastricht, Verviers, Spa, Eupen, Aywaille. En l’état actuel des choses, le budget alloué au REL (25 millions) ne représente... qu’un millième de l’enveloppe complète du PPI (laquelle est de surcroît unanimement jugée insuffisante pour répondre aux besoins). Et un REL ne révélera sa pleine pertinence que si un réseau complet est mis en oeuvre, facilitant les correspondances et offrant, sur l’axe central Guillemins-Liers un service cadencé intelligemment.
  • Aucune coordination n’a eu lieu avec le projet du tram. Les deux dossiers semblent gérés de façon complètement indépendante, sans que soient recherchées les complémentarités entre les deux projets. Nous notons d’ailleurs — une fois encore — que le Plan urbain de mobilité (PUM) n’est toujours pas publié et aura donc passé toute la législature (il est achevé depuis début 2009) sur le bureau du ministre.

Dans l’immédiat, urbAgora demande la publication de l’étude REC-REL sur le web et sa diffusion via la « Maison du tram » (qui pourrait voir, pour l’occasion, sa mission élargie).

Enfin, nous craignons — l’absence de tout délai ne faisant que renforcer cette crainte — que ceci ne soit malheureusement qu’un effet d’annonce.

 

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