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Sainte-Walburge n'est pas qu'une voie d'accès au CHR

lundi 13 février 2017,

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Communiqué de presse commun de Citadelle Environnement, du Comité de quartier de Sainte-Walburge, du Gracq-Liège, de l’asbl SACCi et d’urbAgora.

Liège, le lundi 13 février 2017

L’abandon, fin 2015, sous la pression populaire, du projet de bretelle routière entre Vottem et la Citadelle envisagée par la Région et l’hôpital, aurait pu constituer le point de départ d’un travail complet et approfondi, de la part des différents pouvoirs publics concernés, sur la mobilité dans le quartier de Sainte-Walburge. Monsieur le ministre des Travaux publics, Maxime Prévot, qui a notamment la compétence sur les voiries régionales, s’était d’ailleurs déplacé dans le quartier, le 8 mars 2016 au théâtre Le Moderne, pour annoncer le lancement d’une vaste réflexion sur la mobilité, dans le cadre de son projet de « routes pour l’emploi ».

Près d’un an plus tard, force est de constater qu’il y a loin de la coupe aux lèvres. Malgré certaines avancées que nous ne méconnaissons pas (le site propre pour les bus sur le boulevard Jean De Wilde ou la suppression de la circulation sur le boulevard de ceinture de la Citadelle), le diagnostic et le plan adoptés ne semblent pas avoir dépassé la stricte question de l’absorption des flux de circulation. On attendrait pourtant une prise en compte globale des différentes fonctions du quartier et des attentes et besoins de l’ensemble de ses habitants et utilisateurs. Bref, ce qui se dessine à jour ne nous semble pas porteur d’une vision empreinte d’urbanité mais reste au contraire empêtré dans des considérations principalement techniques.

Notamment, le périmètre d’étude retenu par le Service public de Wallonie (SPW) se limite aux principales voiries reliant l’hôpital à la sortie d’autoroute, sans guère d’approche d’ensemble des enjeux de mobilité et de la balance de ceux-ci avec les autres fonctions d’un quartier. Alors que le flux le plus important qui dessert l’hôpital, et de loin, vient de la vallée, la Montagne Sainte-Walburge et la rue de Campine — les deux voies d’accès principales à la colline depuis le centre-ville — ne sont tout simplement pas prises en compte par le SPW, pas plus d’ailleurs que la rue Xhovémont. L’ensemble de ces voiries subissent pourtant un charroi particulièrement important, qui altère la qualité de vie de leurs riverains.

À cela il faut ajouter que le Centre hospitalier régional de la Citadelle (CHR), sans doute poussé par un contexte de concurrence hospitalière particulièrement vive à Liège, vient d’annoncer le triplement de la taille de son parking principal, devant l’entrée de l’hôpital, qui passerait de 330 à 1000 voire 1100 places, sur trois étages, dont un au-dessus du niveau du sol ! Un budget de 20 à 30 millions d’euros serait mobilisé pour ce projet dont le début de l’étude d’incidences est annoncé comme imminent. Alors que le quartier est déjà saturé par la voiture, et même en admettant que ce nouveau parking réduise le stationnement sauvage, on voit mal, contrairement à la direction de l’hôpital, comment ce triplement de la capacité du parking pourrait améliorer la situation.

Dans le même temps, le développement du transport public patine. Quelques sites propres supplémentaires sont bien envisagés dans le cadre du projet du SPW, mais on attend toujours la création de lignes de bus métropolitaines susceptibles d’améliorer la desserte de l’hôpital, notamment depuis Ans, Herstal ou la rive droite de la Meuse. Quant au téléphérique, pour lequel une étude a pourtant été demandée à l’unanimité par le Conseil communal, rien ne semble bouger. L’échevin de la mobilité, après avoir organisé une table ronde sur le sujet début 2015, ne semble plus avoir pris aucune initiative pour faire avancer le dossier. On notera pourtant que le budget que l’hôpital s’apprête à investir dans son nouveau parking serait tout à fait suffisant à financer un téléphérique entre la vallée et l’hôpital.

Le vélo, enfin, est globalement absent des réflexions, même si quelques morceaux de pistes cyclables, sans guère de préoccupations pour leur continuité, sont envisagés par le SPW. Toutefois, la persistance de l’absence d’un itinéraire vélo entre Sainte-Walburge et la vallée — qui ne date pas d’hier puisque les différents plans vélo de la Ville de Liège ne l’ont jamais envisagée — est tout à fait inacceptable à nos yeux. Rien non plus, semble-t-il, en ce qui concerne le stationnement vélo autour de l’hôpital.

Pour les cinq associations signataires de la présente, cette situation n’est pas tenable. Une approche globale des problèmes de mobilité dans le quartier de Sainte-Walburge doit encadrer les différents projets envisagés. Nous appelons en particulier la Ville de Liège à prendre ses responsabilités à cet égard.

Nous demandons, plus particulièrement :

  • Un plus grand respect pour le site classé de la Citadelle, où la pression du stationnement automobile devrait décroître. Tout projet de nouveau parking en élévation doit être rejeté pour protéger la qualité paysagère du site. Rappelons ici que la Ville de Liège souhaite obtenir le prix européen du paysage pour l’ensemble du site des Coteaux. Cela semble assez contradictoire avec un tel projet.
  • Qu’il soit envisagé de localiser à proximité de la sortie d’autoroute de Vottem (en augmentant la capacité du P+R qui est prévu à cet endroit) les nouveaux parkings que le CHR souhaite construire, et non devant l’hôpital, et que les économies ainsi réalisées puissent être consacrées au financement du téléphérique.
  • Que ce parking à Vottem soit l’un des éléments d’un vrai pôle intermodal réunissant tous les modes disponibles : le P+R agrandi, plusieurs lignes de bus, le terminus du téléphérique, une station d’autopartage, éventuellement un pôle de covoiturage et du taxi — en plus bien sûr de stationnement abrité pour le vélo. Toutes les aménités — espace d’attente chauffé, éclairage, protection contre la pluie, voire quelques commerces (HoReCa, marchand de journaux,...) — utiles à favoriser son usage devraient être prévues dans ce site qui pourrait constituer un site-pilote pour le développement de futurs pôles multimodaux autour de Liège, à l’exemple de ce que de nombreuses villes du Nord de l’Europe proposent dès aujourd’hui à leurs citoyens.
  • Que le « Citabus » (qui relie actuellement l’hôpital au Kinépolis de Rocourt) relie désormais le P+R à la Citadelle, plutôt qu’envisager une liaison bien insatisfaisante pour l’utilisateur via le 71 pour le CHR et le 70 pour le Centre-ville.
  • Que le périmètre de l’étude menée par le SPW soit élargi à l’ensemble des voiries du quartier, avec une attention particulière pour celles qui le relient au centre-ville (Montagne Sainte-Walburge et rue de Campine).
  • Que la circulation des vélos soit mieux prise en compte dans l’ensemble de la planification. Nous suggérons la création de plusieurs itinéraires et notamment d’une vraie piste cyclable, séparée du trafic, entre la place Saint-Lambert et le carrefour Hocheporte, qui pourrait se poursuivre d’une part par une piste cyclable montante dans la Montagne Sainte-Walburge (l’arrivée des vélos électriques changeant en partie la donne à l’égard des voiries très pentues) et d’autre part par la création d’un itinéraire au profil moins accentué et plus éloigné du trafic via le Fond Pirette et le parc de la Paix, qui permettrait aussi d’offrir une bonne solution vers Rocourt, via l’Avenue Victor-Hugo. Mais d’autres liaisons cyclables doivent aussi être améliorées, notamment en direction du Thier-à-Liège. Une offre significative de stationnement sécurisé et abrité pour les vélos devrait aussi être envisagée à la Citadelle.
  • Qu’une amélioration significative de l’offre de bus soit envisagée avant la fin de l’année. Nous pensons en particulier au projet d’une ligne métropolitaine rapide qui relierait le P+R de Vottem, l’hôpital, la place Saint-Lambert, la rive droite de la Meuse et le Sart Tilman. Les liaisons vers la gare d’Ans et vers Herstal doivent aussi être considérées.
  • Qu’une étude sur le téléphérique soit lancée au plus vite, conformément au vœu du Conseil communal, et qu’il soit demandé à la SNCB d’intégrer le téléphérique dans le cadre de son offre RER, celui-ci permettant de relier l’hôpital à la nouvelle gare de la place Vivegnis.
  • La suppression définitive de la zone de réservation prévue au plan de secteur pour la liaison Vottem-Citadelle, seule manière de garantir durablement l’abandon de ce projet destructeur, conformément aux engagements pris par les différents pouvoirs publics concernés, et de cesser d’abuser de la patience des riverains qui vivent sous la menace de ce projet depuis des dizaines d’années.

Bref, pour les cinq associations signataires, le quartier ne doit pas être victime des concurrences internes du secteur hospitalier liégeois. Dès l’origine, la localisation du CHR sur l’emplacement de l’ancienne Citadelle a été une difficulté. Quoi que fasse le CHR, son accès routier et les possibilités de stationnement seront toujours moins importants que ceux dont bénéficie par exemple le nouveau CHC MontLégia, construit à côté de l’autoroute. Cela impose donc au CHR de la Citadelle de réfléchir à une autre réponse par rapport à la mobilité et de se différencier et être porteur de projets qui encouragent à une autre mobilité que celle de la voiture individuelle.

Pour Citadelle Environnement,
Olivier Debie, président,

Pour le Comité de quartier de Sainte-Walburge,
Jacques Libens, président,

Pour le Gracq-Liège,
Fabrice Delrée, coordinateur,

Pour Sauvegarde et avenir des coteaux de la Citadelle (SACCi)
Pierre Périlleux, président,

Pour urbAgora,
Laurent Nisen, président,

Cette publication est éditée grâce au soutien du ministère de la culture, secteur de l'Education permanente

 

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