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Place Kuborn, laboratoire urbain

samedi 3 avril 2010,

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Ce document est la proposition formulée par urbAgora dans le cadre du concours d’idées sur l’aménagement de la place Kuborn, à Seraing. Ce projet s’est vu décerner, au terme d’une procédure anonyme, le premier prix — ex aecquo avec, d’une part, Heinz Winters, architecte paysagiste à Eupen, Myriam Auquière (Equilibre-paysage), Gaëlle Dehaze et Valérie Radermecker (Seraing) et, d’autre part, Frédéric Haesvoets et Simon Blanckaert, architectes à Bruxelles.

Auteurs principaux du présent projet : Olivier De Wispelaere et Anne Mager. Auteurs associés : Nicolas Bomal, Julia Luxen, François Schreuer et Raf Weijnjes.

La place Kuborn, début XXe et début XXIe

Il suffit de jeter un œil à une carte routière pour se rendre compte que la place Kuborn est un nœud. Elle constitue la première sinuosité après cette autoroute qui vient de franchir la Meuse comme on enjambe un ruisseau — ou, dans l’autre sens, la frontière du domaine où le piéton a sa place. Elle est située à proximité immédiate d’un pont qui est le seul point de passage entre les deux rives du fleuve avant plusieurs kilomètres. Elle amorce cette frontière, si caractéristique de Seraing, courant tout au long de la rue Cockerill — comme dans tant d’autres lieux — entre l’industrie et l’habitat.

La place Kuborn, mi-XXe, début XXIe

La place Kuborn apparaît comme une limite. Lieu paradoxal où se conjuguent la centralité et le transit. Improbable voisinage d’un patrimoine historique remarquable et d’une pompe à essence. Paysage connu du tous mais si peu habité. C’est cela : un lieu qui se voudrait place publique mais qui est en réalité dévolu au trafic. Des habitants pour l’animer mais qui n’ont pour la plupart ni les moyens, ni les raisons de le pratiquer. Parcourons quelques rues, franchissons le fleuve, il n’en va plus de même. Mais là, dans le « fond de Seraing », il semble bien difficile d’arrimer. Il n’en a pourtant pas toujours été ainsi. Si l’on en juge par les cartes postales, le Seraing d’antan proposait un visage dont certains traits restent familiers mais dont l’expression semble aujourd’hui bien lointaine.

Dès lors, le choix de faire de la place Kuborn un des principaux espaces structurant le Master Plan apparaît. Dans le chef des autorités locales et des urbanistes, c’est à certains égards la sanction d’une évidence. Car si la place est une porte d’entrée, elle est bien plus que cela : un étonnant défi ; défi dont d’ailleurs toutes les implications sont loin d’être entièrement mesurables.

En accord avec l’esprit de son époque, la porte d’entrée est rendue aux piétons. Certes, l’automobile a perdu de sa superbe et l’on peut aujourd’hui rester porte d’entrée en se passant d’elle. Et surtout, l’arrivée, demain, du tram, pourrait, le cas échéant, changer bien des choses. N’empêche : le nouveau cheminement qui sera imposé au flux automobile va considérablement influencer la manière dont « fonctionne » le quartier. Le scénario est déjà tout écrit : le flux automobile, qui n’aime pas les chicanes, va forcer le passage, tout droit, vers l’Esplanade de l’Avenir. Le statut de la rue Cockerill va s’en trouver modifié. Mais plus encore, c’est tout l’espace situé entre les deux, entre l’ancienne et la nouvelle voie de pénétration qui va se trouver mis en question dans sa qualification. L’espace industriel est sommé de refluer. Qu’on n’en doute pas : Néocitta n’est qu’une première étape ; reste que les suivantes risquent de se précipiter. Rendre piétonne la place Kuborn doit donc nécessairement se faire avec la préoccupation de planifier ses conséquences, de tirer parti des opportunités, de créer de la ville, avant que l’enchevêtrement n’y coupe court.

Le Quai du Prince, début XXe et début XXie

Il y a ensuite la Meuse. Le moins que l’on puisse dire est qu’à Seraing, l’histoire d’amour que les villes sont sensées entretenir avec leurs fleuves est sacrément contrariée. L’exploitation minière a creusé, patiemment, la plaine alluviale rebondie qui se trouvait là. D’où la digue, scandée des stations de pompage, qui borne le paysage, séparant physiquement la ville et le fleuve. Mais voilà : place Kuborn, il semble possible de conjurer ce mauvais coup du destin, de retrouver le contact, d’élever le point de vue. Forcément, l’imagination galope. Et si... Et si on remettait les pieds dans l’eau ? Et si on retrouvait la possibilité d’embrasser du regard la somptueuse vallée mosane ?

Parler de la Meuse, c’est aussi parler de ce qu’il y a de l’autre côté. Jemeppe paraît si lointaine ; elle n’est pourtant qu’à un jet de pierre. On a envie de faire des signaux de fumée...

Le franchissement de la voie de chemin de fer, début XXe, début XXIe

Aménager la place Kuborn, c’est se frotter à tout cela. Aménager la place Kuborn, c’est prendre le risque d’avoir des surprises. Aménager la place Kuborn, selon nous, doit viser à la mise en place d’un dispositif d’expérimentations des potentialités du lieu, susceptible de révéler — à ses usagers, à ses habitants, à ses futurs habitants et peut-être aussi aux responsables politiques — des dimensions jusque là ignorées.

La gare de Seraing, début XXe, début XXIe

Les différents éléments du projet qui est présenté ici visent à favoriser la révélation de ces nouvelles potentialités. En arpentant les lieux et en rencontrant leurs habitants, notre conviction s’est peu à peu forgée que celles-ci sont nombreuses et peuvent, si on leur donne une chance d’exister, profondément modifier la perception très négative qu’on beaucoup d’habitants de leur espace de vie. Dans un Seraing où l’on nous a affirmé qu’il suffisait de se dire serésien pour être adopté, dans une ville où l’intégration multiculturelle s’est imposée au travers des liens d’un travail difficile, il nous paraît réaliste de penser pouvoir inverser la tendance au délitement et au désinvestissement qui en est la conséquence.

En valorisant les atouts propres au lieu — la sombre beauté du paysage industriel, la présence immédiate du fleuve, la proximité d’un grand parc et d’un édifice historique important, la disponibilité de larges espaces à urbaniser —, en favorisant le développement d’activités sociales et culturelles, en apportant un soin marqué à la qualité des espaces publics, il est possible de faire correspondre la centralité géographique et la centralité sociale : de susciter un engouement pour les lieux, un plaisir à les utiliser et finalement l’intérêt et la participation des habitants dans la construction de leur ville.

Etape 1 : dès maintenant jusqu’à l’avènement des travaux

Face à la difficulté que représente l’aménagement d’une place dans un périmètre non encore figé et dans un contexte urbain destiné à de considérables mutations, le propos de ce projet est de prendre appui sur le principal élément persistant au travers du temps ; une composante essentielle de l’espace public et néanmoins trop rarement impliquée dans les processus de création : ses habitants et usagers.

Dans l’esprit de la convention de Aarhus et la charte de Florence, une des ambitions du projet est de permettre aux usagers des lieux de vivre la place en qualité d’acteurs et non pas uniquement en tant que spectateurs de la métamorphose de leur paysage.

Afin que le quartier appréhende la place de manière positive, il nous paraît capital que l’appropriation de l’espace public commence dès aujourd’hui, sans attendre la fin, ni même le début des chantiers. Grâce à une série d’outils et un phasage dans le temps adapté aux différentes étapes des travaux, notre approche privilégie l’intégration et la participation de tous les acteurs d’un renouveau urbain.

Si c’est aujourd’hui que l’on prépare demain, les bonnes habitudes doivent se prendre dès à présent. Seraing a l’ambition de se doter d’un espace public vivant, voici une manière de le concevoir en apprenant à le vivre dès maintenant.

Aujourd’hui un grand vide a déjà fait son apparition sur un des flancs de la place Kuborn. Plutôt que de contempler un terrain vague durant des années, commençons à l’investir à l’aide de quelques outils.

La Prairie

Dans la partie centrale de la future place, nous semons une Prairie, espace polyvalent, dispositif extrêmement peu coûteux et symbole contrastant violemment avec la grisaille réputée des lieux. Les citoyens sont bienvenus à occuper ce lieu pour des usages variés, selon des modalités qui seront à définir au fil du temps.

Rendre accessible aux citoyens une partie du sol, aujourd’hui enfermée derrière des grillages constituera un premier geste expérimental.

Aménagé en deux parties distinctes, l’espace accueillera une réserve de biodiversité avec un bosquet d’herbes folles en bordure d’une surface plus maîtrisée et polyvalente. Sans autre forme d’aménagement, on pourra y pratiquer, librement, du sport entre amis, assister à un évènement culturel ou simplement y prendre un bain de soleil.

Le jardin mobile

Second laboratoire, dans le fond de la place sera aménagé un Jardin mobile. Des caisses en bois constitueront la base de ce matériel modulaire rudimentaire. La population sera invitée à participer à la création d’un mobilier urbain expérimental.

Trois déclinaisons seront disponibles : un bac à fleur, un banc et une table. En concertation avec la commune, ce mobilier sera ensuite progressivement réparti aux endroits opportuns de l’espace public.

L’espace de convivialité

Adossé à l’église, un boulodrome sera implanté en bordure de la Prairie. Cet équipement, on ne peut plus simple, amènera une présence sympathique sur la place et permettra aux différentes communautés ou générations du quartier de partager des moments de convivialité.

Quelques gradins légers, idéalement placés, finiront de structurer quelque peu cet espace collectif naissant. Ils donneront un point de vue privilégié sur la place et les activités qui s’y déroulent.

Le cinéma éphémère

Seraing est à ce jour dépourvue de cinéma. S’il n’est pas de notre ressort de décider de la construction d’un tel équipement, la place pourra toutefois s’offrir ponctuellement à l’organisation de projections en plein air. Pour ce faire, l’installation d’un équipement gonflable pour une projection hebdomadaire durant les mois d’été participera à convaincre le plus grand nombre à la pratique de l’espace.

Cette animation de soirée constituera en outre une opportunité de procéder ponctuellement — pour des raisons de confort sonore pendant les projections — à la fermeture de la place au trafic automobile et de tirer les enseignements de l’expérience en regard de la situation future.
En cas de pluie, l’occasion de compter sur les solidarités locales ou la découverte de nouvelles potentialités pourra être envisagée ; le quartier regorgeant, en effet, de grands espaces couverts temporairement inoccupés.

Pour assurer une bonne amorce du processus et éviter tout mésusage des propositions, tous ces aménagements et l’interaction avec les usagers pourront être gérée en concertation avec des agents de convivialité communaux.

L’appropriation par les citoyens de cet espace nouvellement libéré, constitue, avant même le début des travaux, une première étape essentielle. Les usages du lieux nés lors de cette première phase devront perdurer durant toute la durée des chantiers et au-delà. Si l’on veut éviter de voir les habitants rejeter le projet en raison des désagréments liés aux aménagements nouveaux, il est capital de les associer à la pratique des lieux, et ce, de manière durable dans le temps.

Etape 2 : pendant les chantiers

Les travaux prévus par le plan d’aménagement s’étendent bien au-delà du périmètre de la place. La disparition, puis du remplacement d’une bonne partie des bâtiments, qui forment aujourd’hui la rue Cockerill et la place Kuborn, généreront une profonde transformation du paysage du quartier.

Durant cette période, en dépit des contraintes liées aux chantiers, il est capital que la vie et des activités soient maintenues sur l’espace public quitte à ce que celles-ci déménagent parfois aux besoins. Un partage concerté de l’espace, un dialogue et un respect entre les habitants du quartier et les constructeurs doit être assuré. Il constitue un élément essentiel en vue de la réussite d’un processus de transformation urbaine.

Ce qui est détruit est perdu pour toujours. S’il n’est pas dans nos attributions de modifier le plan de circulation, il nous paraît tout de même intéressant de mettre en lumière quelques particularités de son tracé actuellement projeté.

Sur le petit schéma, on perçoit fort bien la différence de gabarits et de fermeture de la place que génère la destruction du bâtiment industriel de la rue Cockerill. En dépit de la reconstruction (probable…) d’un nouveau bâtiment une fois la voirie élargie, la disparition de cette façade modifie grandement l’urbanité de la rue. S’il est évident qu’il est actuellement impossible d’y faire passer deux voies de circulation, leurs bandes de stationnements ainsi que deux bandes de transport en commun en site propre, un scénario alternatif peut, toutefois, être envisagé.

Une proposition ne retenant que les deux bandes de circulations de transport en commun sur un large piétonnier permettrait de conserver le gabarit actuel de la rue. Le trafic automobile serait, lui, reversé dans l’artère parallèle (prévue par le plan d’aménagement) à partir du rond point situé, un, voir deux, carrefours en amont. La façade industrielle pourrait, alors, être conservée, nettoyée et ses baies amenées jusqu’au sol, pour servir de devanture à un grand espace de type commercial comme prévu dans le plan initial. Cette proposition aurait plusieurs avantages. Du point de vue économique, elle réduirait les coûts de modification de la rue, augmenterait la surface constructible et générerait une balade piétonnière le long des espaces commerciaux. Du point de vue patrimonial, elle préserverait un tracé historique de la ville, donnerait un nouvel usage à une façade témoin du caractère des lieux et permettrait d’améliorer les qualités spatiales de l’arrivée sur la place.

Cette digression, qui remet en question les choix posés, trouve de la résonance dans la méfiance avec laquelle il convient d’envisager les grands travaux de remembrement urbain. S’il faut toujours démolir pour reconstruire, l’histoire urbanistique belge a trop souvent fait la part belle à la première étape sans qu’il ait jamais eu les moyens par la suite de rencontrer la seconde. Un chancre en vis-à-vis de la rue Cockerill n’est en rien une perspective souhaitable.

Dans le même ordre d’idée, en fonction du phasage prévu pour le réaménagement des espaces, il sera préférable pour le quartier de ne pas opérer toutes les destructions au même moment, au risque de créer un trauma paysager important.

De même, de la propension à garantir un espace public accessible, praticable et maximal tout au long des travaux, découleront la richesse et la réussite du projet final.

Pour ce faire, les outils présentés précédemment seront toujours d’actualité et redistribués sur le site. Ils seront même enrichis des potentialités liées à la nature, en changement, de la place.

La Prairie verra son périmètre se déplacer en raison du chantier de la nouvelle cité administrative.
Le Boulodrome prendra place de l’autre coté de celle-ci pour les mêmes raisons.
Quant au Cinéma, il restera possible de l’organiser même si une disposition différente de la toile sera à envisager en temps qu’expérimentalement du lieu.

Le Jardin Mobile sans sa pépinière se verra prendre son envole sur toute la place. Petit à petit, l’expérience de la structuration des lieux pourra se dérouler grâce à lui.

Intervention sur les barrières de chantier

Les espaces de création artistique seront étendus aux barrières de délimitation du chantier. Ces éléments servant à sécuriser les lieux constituent, en effet, de formidables surfaces d’affichage ou de réalisation de fresques. Le modèle qui sera choisit tiendra compte de ces potentialités multiples.

Boîte à idées

Sur le coté habité de la place, sera déposé un petit pavillon provisoire. Ce lieu, pouvant être un simple container, se voudra être « une boîte à idée ». Une structure légère devra permettre d’accéder à son toit, duquel on pourra apprécier la transformation de l’environnement d’un regard. Ce sera l’occasion de suivre le chantier mais aussi d’observer l’évolution progressive de l’espace public et de la vie qui s’y développe. Enfin, de ce promontoire, on devrait également pouvoir retrouver un premier rapport visuel avec la Meuse.

À l’intérieur du pavillon, on devra pouvoir trouver des informations relatives au déroulement des chantiers. Une présentation accessible à tous permettra une meilleure cohabitation entre les habitants et les modifications de leur espace de vie. Ce lieu, sous gestion communale, servira également de relais vis-à-vis de tout ce qui concernera les différentes activités organisées sur l’espace public.

Une attention particulière devra être mise en œuvre durant tout le déroulement des chantiers pour garantir une existence et un lieu d’expression à toutes les formes de vie urbaine qui fabriquent les espaces publics. Quelques soient la durée des travaux et leur nature, c’est de cette volonté et de cette aptitude à l’adaptation perpétuelle des activités que dépendra la réussite sociale du projet.

Etape 3 : avènement de la place

À la fin des travaux de réaménagement du centre de Seraing, un grand boulevard urbain, une place nouvelle et des bâtiments neufs le long de la majorité de ces espaces publics auront remodelé le paysage. Sur l’axe historique séparant anciennement le Seraing habité du Seraing industriel, devra s’opérer une mutation des perceptions, des usages et des pratiques. Par le seul aménagement de la place il nous est demandé de concourir à la réussite de cet objectif périlleux.

Proposition de réorganisation des flux de circulation visant à réduire les espaces inaccessibles (en rouge).

Pour ce faire, il nous a semblé tout d’abord nécessaire de restructurer quelque peu le réseau routier. Sans changer, toutefois, les connexions et les accessibilités de flux, nous avons légèrement déplacé certains tracés et réorganisé quelques carrefours.

Comme mis en évidence par le schéma ci-contre, notre proposition a l’avantage de réduire considérablement les espaces (en rouge) rendus inaccessibles par les incompatibilités de flux.
Pour ce faire, nous commençons par remplacer le rond point par un virage automobile et un carrefour dans lequel les transports en commun bénéficient de la priorité. Cela permet d’éliminer un grand nombre de petits « à coté » et de récupérer une surface importante au bénéfice de l’espace public ; le tout avec une circulation identique.

Le sol de la place, délimité par une bordure nette, est surélevé par rapport au niveau de la voirie. Il est en « usage partagé ». Les transports en commun, vélos et piétons peuvent donc l’utiliser sans restrictions d’itinéraires. La règle en la matière étant de toujours donner la priorité à l’usager le plus faible. La présence des voitures sur la place est, elle, interdite ; à l’exception des véhicules autorisés (livraisons, accès exceptionnels et déserte locale). La bande automobile initialement prévue pour l’accès de la rue de Colard Trouillet a été ramenée dans la bande des bus en provenance du quai. Cette possibilité ne doit être envisagée que pour une déserte locale, les véhicules l’empruntant étant tenus de rouler au pas une fois sur la surface de la place.

Ces réorganisations nous permettent de consacrer une surface plus importante et de plus grande qualité à l’espace public. Ainsi, la Prairie trouve à présent une place de choix au centre de l’aménagement. Elle est tenue, de part et d’autre, par du mobilier urbain et des installations, héritiers directs du jardin mobile. Ceux-ci assurent à la fois une continuité dans le sens longitudinal de la place et un rôle d’espaces tampons avec la route ou la cité administrative.
Sous le porte-à-faux du bâtiment de CMI, on trouve des installations répondant à la même logique de trame serrée mais adaptées à la particularité ombragée du lieu.

Devant sa façade, une double rangée d’arbres borde la route et le bâtiment. En même temps que de structurer l’endroit, ils annoncent le parc tout proche. Leur implantation appelle à la mise en connexion de la place avec l’espace vert.

Une rangée unique court le long de son autre façade vers l’église. Elle donne ainsi un fond habité à la place tout en accompagnant une desserte automobile nécessaire.

Deux autres rangées soulignent le tracé du transport en commun.

Le Cinéma peut bien entendu toujours se tenir par les belles soirées d’été sur la place. À moins qu’il n’ait, depuis, trouvé refuge dans des installations plus permanente.

Les Boulodromes ont élu domicile sur le sol qui s’étend devant le bâti ancien de la place. Il ne fait nul doute qu’ils trouveront avec les terrasses des cafetiers un intérêt réciproque à cette proximité.

Croquis et coupe de la passerelle

La passerelle

Enfin, au bout de l’espace public, vient s’ériger une passerelle. Cette place a besoin d’une fin. Plutôt que de se terminer brusquement par un quai en surplomb dévolu à l’automobile, la place prend un nouvel élan et se prolonge jusqu’à l’eau. Elle retrouve son rapport à la Meuse.

Vue synthétique des trois étapes du projet

Pour monter sur son socle (qui abrite un espace citoyen), on retrouve des marches et des gradins. De là, on peut admirer le travail accompli. Puis, en se retournant, il est possible de se promener sur un chemin aérien vers l’ouverture sur le fleuve, le paysage ; sur demain, Jemeppe ou tout simplement ce qui nous passe part a tête.

Si Seraing veut changer, prendre son destin en main et s’inscrire dans une trajectoire d’avenir, elle ne pourra y parvenir sans le concours de ses habitants. Ce projet est donc plus qu’une proposition d’aménagement de place. C’est également la suggestion d’une méthodologie ; une philosophie qui propose de composer avec les sensibilités de chacun ; parce qu’ensemble, on regarde plus loin…

 

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