Un Grenelle pour les mobilités autour de Strasbourg
Elus et acteurs économiques alsaciens sont invités, pendant un semestre, à repenser l’organisation des déplacements autour de Strasbourg, pour trouver le meilleur équilibre entre l’amélioration des services et la construction de nouvelles infrastructures.
Christian Robischon ( Bureau de Strasbourg du Moniteur)
\ 15h46
Christian Robischon ( Bureau de Strasbourg du Moniteur)
Le terme «Assises de la mobilité» ayant été préempté par le gouvernement, c’est un «Grenelle» que lancent les collectivités alsaciennes pour le sujet épineux qui leur est propre: «repenser les mobilités autour de Strasbourg».
Le constat est partagé: l’offre est de très bonne facture, qu’il s’agisse par exemple du cadencement des TER, des réseaux de pistes cyclables et de transports urbains (60 km de tramway, record de France). Pourtant la congestion routière est toujours prégnante, en premier lieu sur l’A35 qui borde Strasbourg.
«Le moment est venu de poser les valises pour repenser la question des déplacements et anticiper les évolutions technologiques et celles des modes de vie et de l’organisation des territoires», déclare Robert Herrmann, président de l’Eurométropole de Strasbourg. «C’est une invitation à penser et à agir autrement, les modèles valables il y a dix ou vingt ans ne le sont plus», appuie Jean Rottner, président du conseil régional du Grand Est.
Le périmètre d’étude sera à géométrie variable, de l’échelle de l’agglomération à l’Alsace entière et à ses voisines allemandes et suisses.
Trois temps, en mars et avril
Appuyé par une étude de l’agence d’urbanisme strasbourgeoise Adeus, ce «Grenelle des mobilités» comprendra trois temps. Des groupes de travail techniques plancheront à partir de début mars, avant une réunion entre élus le 19 mars puis deux journées de travail avec les acteurs économiques et associatifs les 20 et 21 avril. Le brassage des idées qui suivra aboutira à une restitution, en septembre en principe, ayant vocation à enrichir le Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (Sraddet) de la région Grand Est.
Autour du futur contournement
«Combiner les intelligences et les possibilités», l’état d’esprit annoncé du Grenelle se préfigure déjà dans l’avancée du dossier sur toutes les lèvres: le contournement ouest de Strasbourg (COS) qui n’a jamais été aussi proche de démarrer ses travaux – dès l’été prochain peut-être. L’infrastructure de 24 km pour 550 millions d’euros portée par Vinci est conçue par les élus locaux comme un maillon, essentiel mais parmi d’autres, d’une chaîne d’amélioration de tous les modes, en terme de services et d’infrastructures. Ce second point comprend l’extension du réseau de transport urbain (bus et prolongation du tramway vers le faubourg de Koenigshoffen pour 42 millions d’euros de travaux qui démarrent ce printemps), des investissements pour les pôles d’échange multimodaux, et surtout la transformation de l’autoroute A35 potentiellement délestée par le COS en un «boulevard urbain», support d’opération immobilières. «Nous allons proposer à l’Etat la création d’une Opération d’intérêt national (OIN) pour cette requalification», annonce Robert Herrmann.
Cette concertation, du point de vue des élus, est aussi l’occasion de faire avancer les dossiers alsaciens en vue de la prochaine clause de revoyure du contrat de plan Etat-région. Et de remettre sur le haut de la pile les sujets relégués loin des priorités par le dernier rapport Duron. Ce sort a été réservé sans surprise à l’achèvement de la LGV Rhin-Rhône entre Belfort et Mulhouse et, de façon plus étonnante, au raccordement ferroviaire de l’aéroport de Bâle-Mulhouse évalué à un plus de 200 millions d’euros. Ceci à la «considérable surprise» des collectivités suisses.
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