Namur crée un quartier women friendly
Dans le projet des Casernes, on bannit notamment les recoins sombres sur les conseils des femmes
- Publié le 31-05-2018 à 13h54
- Mis à jour le 31-05-2018 à 14h31
Dans le projet des Casernes, on bannit notamment les recoins sombres sur les conseils des femmes Namur est la première ville belge à intégrer une analyse genrée dans le cahier de charges de la construction d’un nouveau quartier.
Ce n’est pas un hasard si Thomas&Piron a remporté le concours : la prise en compte des remarques de l’ASBL Garance a constitué un atout dans sa conception du quartier Casernes, un espace mixte de logements avec un parking souterrain, une surface commerciale, une bibliothèque, une taverne et un parc accessible à tous. "Les espaces publics sont généralement conçus par les hommes pour les hommes, observe l’échevin de l’Aménagement urbain Arnaud Gavroy. Or, quand on prend davantage en compte l’avis des femmes, on a un résultat beaucoup plus convivial qui convient aussi mieux aux enfants, aux personnes âgées et à la population dans son ensemble."
Exemple : le choix du revêtement de sol. Lorsqu’il est plus pratique pour les chaussures à talons, ils l’est aussi pour les poussettes, chaises roulantes… Mais aussi : l’éclairage (suffisant et pas accessible aux vandales), les colonnes à proscrire (en raison des cachettes qu’elles offrent à d’éventuels agresseurs)…
Pour déterminer comment Namur peut évoluer en la matière, une série de marches exploratoires ont été commandées par la Ville l’an dernier. Des Namuroises de tous âges se sont promenées en ville avec un regard critique et constructif.
L’ASBL Garance a rédigé des recommandations sur base de leurs observations et propositions. Pour peaufiner son projet, le bureau d’architecture Eole a consulté l’ASBL qui a épinglé quelques points.
Ainsi, pour garantir une bonne visibilité sur un passage au niveau de la passerelle et éviter une voûte sombre, le promoteur s’adapte avec un revêtement en inox miroir de manière à réfléchir la lumière.
Pour sécuriser les accès aux parkings et éviter les recoins insécurisants, qui inspirent la méfiance, toutes les entrées ont été regroupées au même endroit, derrière le porche constitué par le corps de garde. D’une manière générale, les femmes déplorent que les villes manquent de toilettes publiques et de points d’eau potable. Ceux-ci seront intégrés dans la bibliothèque. Des bancs étaient prévus de part et d’autre de l’entrée de parc.
Or, les marches exploratoires ont montré que cette disposition créait un sentiment d’insécurité, d’observation des passants, notamment au parc Louise-Marie. Leur emplacement a été revu et les bancs seront installés façon salon un peu partout dans le parc. D’autres villes devraient suivre dans cette approche inclusive de la gestion de l’espace public.
Magali Veronesi