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A Toronto, Bianca Wylie défie Google et sa ville connectée

A la tête de la mobilisation citoyenne contre le projet de quartier piloté par le géant américain, la Canadienne veut rendre aux habitants les clés de la ville numérique.

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Publié le 23 décembre 2019 à 11h46, modifié le 24 décembre 2019 à 05h56

Temps de Lecture 5 min.

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Un « tour de passe-passe digne des meilleurs magiciens », un « hold-up », une « bataille » où la technologie joue le rôle de « cheval de Troie » pour « privatiser la ville ».

Bianca Wylie a le sens de la formule quand elle évoque le projet futuriste du quartier Quayside, à Toronto (Ontario). Depuis deux ans, cette militante de 40 ans, mère de deux enfants, donne des cauchemars aux dirigeants de Sidewalk Labs, compagnie sœur de Google, qui projettent de transformer cette friche portuaire de la métropole canadienne en laboratoire innovant de la « smart city ».

Sur le compte Twitter de la Torontoise s’affiche une photo de bonbons acidulés, de ceux qui, sous la douceur du sucre, explosent en bouche et piquent longtemps la langue. L’image illustre joliment les prises de position drôles et souvent acides de celle qui se régale à épingler les éléments de langage des communicants du géant américain.

Sous les « rues dynamiques », chauffées et modulables selon la météo ou le trafic, ou derrière les panneaux de bois des bâtiments écologiques, Bianca Wylie traque surtout les capteurs disséminés dans le futur quartier. Avec une conviction : qui détient les données possédera les clés de la cité.

Concertation citoyenne

Ce mardi de décembre, la militante est plutôt réjouie. Elle a participé la veille à une réunion de concertation organisée par la municipalité. La première d’une série de rencontres ouvertes aux habitants sur la place de la technologie à Toronto, et l’aboutissement de presque une année de mobilisation pour le collectif #blocksidewalk qu’elle a fondé avec d’autres opposants au projet.

« Même si le résultat n’est pas garanti, on commence enfin à prendre le temps de réfléchir ensemble à ce que nous souhaitons faire avec les technologies », assure-t-elle.

A Toronto, et plus largement dans la province voisine du Québec, elle anime l’une des réflexions les plus pointues aujourd’hui sur la gouvernance urbaine à l’ère numérique, le rôle des pouvoirs publics et la place du consentement du citoyen. Pour elle, la ville connectée reste un impensé, où il est urgent d’insuffler du débat démocratique.

Avec quatre chercheurs, la blogueuse a lancé en novembre un site de débats sur l’avenir des villes. Un « travail complémentaire au projet de Sidewalk Labs », explique-t-elle, « pour ne pas nous laisser enfermer dans une vision binaire de notre futur, comme s’il n’y avait qu’une seule façon d’innover, comme s’il n’y avait que Google ou rien ».

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