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Face à la flambée de l’immobilier, Londres envisage l’encadrement des loyers

En dépit des craintes liées au Brexit, la « gentrification » de la capitale britannique suscite une crise du logement.

Par  (Londres, correspondante)

Publié le 07 mars 2020 à 01h58, modifié le 07 mars 2020 à 07h28

Temps de Lecture 4 min.

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Vue de Londres, le 28 août 2019.

Les cyclistes par dizaines, la densité des bars branchés et des magasins bio croisés ne trompent pas : situé juste au nord de la City, Hackney fait partie de ces districts londoniens désormais en bonne partie « gentrifiés ». On y compte encore de vastes complexes de logements sociaux, mais le sud, Hoxton, et le quartier autour de De Beauvoir Road ont été colonisés par les familles à haut revenu.

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C’est justement le long de De Beauvoir Road, dans une ancienne bibliothèque reconvertie en centre culturel que, mardi 3 mars, Sadiq Khan a choisi de lancer sa campagne de réélection à la mairie de Londres – le scrutin a lieu le 7 mai. Le politique travailliste, maire de la capitale britannique depuis 2016, veut la mener sur le thème du logement. Avec la criminalité en forte hausse, la quasi-absence d’habitats abordables est l’une des toutes premières préoccupations des Londoniens.

Sadiq Khan, le maire de Londres : « Je veux faire de ces élections un référendum sur l’encadrement des loyers »

Jurant qu’à sa prise de poste, il avait trouvé « le pipeline » des mises en chantier de logements sociaux « vide », parce que Boris Johnson (son prédécesseur à la mairie) aurait « préféré favoriser la construction de résidences de luxe », Sadiq Khan a fait une proposition choc : « Je veux faire de ces élections un référendum sur l’encadrement des loyers. »

L’idée n’est pas nouvelle dans le camp travailliste : elle figurait encore dans leur programme de campagne pour les élections générales de décembre 2019, qui suggérait d’indexer les hausses de loyers sur l’inflation. Mais les gouvernements conservateurs successifs s’y sont jusqu’à présent opposés, considérant que la libéralisation totale du secteur dans les années 1980 (la loi Housing Act de 1988) ne doit pas être remise en cause.

M. Johnson a en revanche proposé l’abrogation de la clause 21 de l’Housing Act, autorisant un bailleur à mettre fin à un bail sans justification, au-delà d’une période garantie dans le contrat de location (en général un an). Une disposition particulièrement dure pour les locataires, risquant de se retrouver sans toit du jour au lendemain. Mais, pour l’heure, le gouvernement en est toujours aux consultations, aucun projet de loi n’a encore été présenté à la Chambre des communes.

Les loyers ont grimpé de 30 % depuis 2010

Personne ne nie la profondeur de la crise du logement à Londres. La mégapole (près de 9 millions d’habitants) reste une des plus coûteuses au monde. La démographie y est pour beaucoup – entre 2006 et 2016, la population a crû de 17 %, rappelle la London School of Economics (LSE), dans son étude A Sustainable Increase in London’s Housing de 2018. La spéculation immobilière a fait le reste. Londres compte 2,4 millions de locataires dans le privé, consacrant en moyenne 43 % de leurs revenus à leur loyer. Dans le cas des 20-29 ans, 53 % de leur salaire y passe, selon une étude PwC.

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