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Lancement d’une « Rébellion internationale » pour le climat dans soixante villes

Les militants écologistes d’Extinction Rebellion ont entamé lundi deux semaines d’actions de désobéissance civile à travers le monde pour dénoncer l’inaction « criminelle » des gouvernements face à la crise climatique.

Le Monde avec AFP

Publié le 07 octobre 2019 à 09h12, modifié le 07 octobre 2019 à 23h40

Temps de Lecture 3 min.

Des militants du mouvement Extinction Rebellion manifestent près du palais de Buckingham, au centre de Londres, le 7 octobre 2019.

De Sydney à New York en passant par Londres ou Paris, les militants écologistes d’Extinction Rebellion (XR) ont entamé, lundi 7 octobre, deux semaines d’actions de désobéissance civile à travers le monde pour dénoncer l’inaction « criminelle » des gouvernements face à la crise climatique, entraînant des dizaines d’arrestations.

Loin des manifestations monstres de septembre générées par le mouvement inspiré par Greta Thunberg, les actions déclenchées par Extinction Rebellion, mouvement né en 2018 au Royaume-Uni – il prône la désobéissance civile –, se limitaient à quelques centaines de manifestants, tentant souvent de frapper les esprits en bloquant par exemple des axes majeurs de circulation.

A Londres, où Extinction Rebellion a multiplié les coups d’éclat ces derniers mois, des centaines de manifestants ont entrepris de bloquer Westminster, où sont concentrés les lieux de pouvoir, et menaient des actions sur plusieurs sites, dont le pont qui fait face à Big Ben, fermé à la circulation automobile. « Nous avons besoin de changements radicaux », mais « le gouvernement ne s’occupe que du Brexit », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Harriet Thody, 53 ans, assise sur la chaussée, recouverte d’un drapeau rose d’Extinction Rebellion.

« Stop à la guerre, stop au changement climatique », pouvait-on lire sur certaines pancartes. Sur les centaines de manifestants impliqués dans diverses actions menées dans la capitale britannique, 276 ont été arrêtés, certains dès ce week-end, selon la police londonienne.

Des manifestations ont également eu lieu dans plusieurs capitales européennes, comme Madrid, Amsterdam, Berlin ou Vienne. A Paris, quelques centaines de militants ont investi une place et un pont des bords de Seine dans une ambiance bon enfant pour cette opération baptisée « Occupation pour la suite du monde ». « Il faut qu’on se lève partout dans le monde pour faire changer les choses, a déclaré Aurore, 27 ans. Nos gouvernements ne font rien, ou ils mentent. »

Des « mesures de pression beaucoup plus fortes »

Dans le quartier financier de Wall Street, à New York, lundi 7 octobre 2019.

« Le moment est venu de mettre en pratique des mesures de pression beaucoup plus fortes. Seule une révolution mondiale, massive, accompagnée de désobéissance civile non violente peut générer les changements nécessaires à notre survie », a lancé une porte-parole du mouvement à Madrid, Mabel Moreno.

Quelque 75 personnes ont été interpellées à Vienne pour avoir bloqué une des principales artères du centre-ville. A New York, environ 200 militants vêtus de noir ont mis en scène une « marche funèbre ». Entourant des cercueils en carton symbolisant les victimes du changement climatique, parfois couverts de faux sang, imitant des sanglots, ils ont marché de la pointe de Manhattan jusqu’à la Bourse de Wall Street, où une trentaine d’entre eux ont été interpellés.

« J’ai deux filles, et je suis vraiment inquiète pour elles, elles auront 30 ans lorsque, nous dit-on, le monde va commencer à s’effondrer », en 2050, a indiqué Danica Novgorodoff, 39 ans. « Les militants écologistes ont essayé toutes les méthodes polies de manifestation depuis trente ans, rien n’a marché. Faire sortir dans la rue autant de gens que possible est la seule possibilité », a ajouté la jeune maman.

Le mouvement s’est étendu grâce aux réseaux sociaux

Au Canada, plusieurs dizaines de manifestants ont bloqué des ponts autoroutiers dans au moins trois villes : Toronto, Halifax et Edmonton. D’autres actions étaient attendues dans la journée à Vancouver et Victoria.

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A des milliers de kilomètres de là, au Cap (Afrique du Sud), où quelques dizaines de militants s’étaient rassemblés, Jay Welsh, ingénieur informatique de 23 ans, affirmait que le mouvement gagnait du terrain en Afrique. Le continent « va être largement touché par les effets du changement climatique », soulignait-il, citant les inondations dans les régions côtières. En Australie, les militants prévoyaient des événements comme la promulgation de la disparition des abeilles, un défilé nu ou un cortège funèbre pour la planète.

Extinction Rebellion est né au Royaume-Uni fin 2018 à l’initiative d’universitaires notamment, inspiré par la stratégie de lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis dans les années 1960. Le mouvement s’est étendu grâce aux réseaux sociaux et revendique aujourd’hui 500 groupes dans 72 pays. Ses actions doivent se poursuivre dans les jours qui viennent.

A Londres, Extinction Rebellion espère rassembler 20 000 à 30 000 personnes sur deux semaines, soit cinq fois plus qu’en avril, lorsque les militants avaient mené pendant onze jours des actions perturbant la circulation, donnant lieu à plus de 1 100 arrestations.

Le Monde avec AFP

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