Artificialisation des terres, biodiversité, offre commerciale… EuropaCity a annoncé vendredi 4 octobre un sérieux verdissement de sa palette, au moment où le projet, plus contesté que jamais, est passé au crible par le gouvernement. Au prix de plus de 3 milliards d’euros d’investissement, le mégacomplexe prévoit d’implanter sur 80 hectares, à Gonesse (Val-d’Oise), un cocktail de parcs de loisirs, d’équipements culturels, d’hôtels et de boutiques, avec l’ambition d’attirer plus de 30 millions de visiteurs par an et de « réinventer ce qu’est un lieu de destination à l’heure d’Internet ».
En 2018, les promoteurs, la branche d’immobilier commercial du groupe Auchan, Ceetrus, et le conglomérat chinois Wanda, réunis au sein de la société Alliages & Territoires, avaient été priés par l’Etat, aménageur de l’ensemble de la zone de 280 hectares de terres agricoles où EuropaCity doit prendre corps au milieu d’un futur parc d’affaires, d’améliorer leur copie. « Nous avons beaucoup travaillé pour construire un projet exemplaire de la transition écologique et solidaire », revendique Benoît Chang, le directeur général d’Alliages & Territoires.
Le projet visait déjà une alimentation par 100 % d’énergies renouvelables produites sur place. Les promoteurs d’EuropaCity s’engagent désormais à ce que le complexe atteigne le « zéro carbone » dès l’ouverture, en 2027 – « avec vingt-cinq ans d’avance sur les accords de Paris », souligne Benoît Chang. Une performance qui passe par l’emploi de matériaux de construction bas carbone – bois, terre issue du chantier – et un effort particulier pendant toute la période d’exploitation.
Rassurer les petits commerçants
Deuxième annonce : un objectif de « zéro artificialisation nette » des sols, conforme au cap fixé par le gouvernement. Alliages & Territoires s’engage à « compenser l’intégralité des 80 hectares du site en finançant la renaturation de sites artificialisés ou pollués ». Une décision qui s’ajoute à celle des élus de la communauté d’agglomération Roissy Pays de France, à laquelle appartient Gonesse, de compenser les 300 hectares aménageables du Triangle en enlevant 600 hectares des zones jusque-là classées comme constructibles dans l’ensemble des villes du territoire.
Troisième point : la biodiversité. Quatre mille arbres seront plantés et une vingtaine d’espèces animales réintroduites dans le site, qui comprendra un parc paysager et une ferme urbaine. « Aujourd’hui, dans ces champs d’agriculture intensive, la biodiversité est très faible », fait valoir Benoît Chang.
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