C’est avec une grande tristesse que l’équipe d’urbAgora a appris le décès de Madeleine Mairlot, qui représente une immense perte pour le débat liégeois.

Madeleine, qui était parmi bien d’autres engagements membre fondatrice d’urbAgora, a soutenu avec ténacité de nombreux combats pour le maintien de témoins de l’histoire de Liège, dans un contexte souvent peu tendre, envers la parole des femmes notamment.

Par sa pugnacité, par son exemple, par ses réussites et celles de SOS Mémoire de Liège — et l’on pensera aux vestiges romains et médiévaux sous la place Saint Lambert, au Grand Curtius, aux anciens bains de la Sauvenière — elle a inspiré de nombreuses personnes, et elle nous a inspirés.

Les luttes communes, pour le Palais des fêtes de Coronmeuse, pour l’ancienne dentisterie de Bavière ou plus récemment pour l’Observatoire de Cointe ou pour l’ensemble urbain entre Léopold et Cathédrale, ont été menées dans le respect et la fraternité.

Il serait injuste de réduire Madeleine à une défenderesse des « vieilles pierres », comme on lui en a souvent fait le procès pour la discréditer. Madeleine estimait important que les témoignages du passé, de tous les passés, vivent au présent et pour l’avenir, que la ville ne se coupe pas de son histoire. Plus que les défendre, elle les faisait vivre. Et l’on se souviendra avec bonheur, pour la Madeleine militante, de la Madeleine facétieuse, prête au déguisement et au spectacle, animant avec ses comparses ces bâtiments qu’elle aimait.

Peut-être un jour le politique prendra-t-il la mesure de ce qu’il lui doit, s’inspirera-t-il d’elle, et lui rendra-t-il un hommage, gravé sur une façade ou dans le nom d’une rue.

À sa famille et ses proches, nous présentons nos condoléances, pour la femme qu’elle était, au-delà de la figure publique.