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Le congrès mondial Velocity à Liège. Pour donner le départ ?

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Cette semaine, « Velocity », congrès mondial des cyclistes, se tient à Bruxelles. Il fera étape à Liège ce mercredi lors d’une journée consacrée à la découverte des deux autres régions du pays. Une partie des congressistes se rendra à Gand. L’autre partie, selon le voeu de la Région wallonne, visitera la cité ardente.

Disons-le tout net : le choix de notre ville est suprenant, et c’est avec appréhension que nous nous demandons ce que, de retour à Bruxelles, se diront les uns et les autres. L’abyssal écart entre les deux villes se résume d’un chiffre éloquent : la part modale du vélo à Gand (15%) est 15 fois supérieure à celle de Liège ; une différence qui ne dépend que très marginalement du relief plus accentué de la vallée mosane.

Dans l’agglomération liégeoise, la plupart des aménagements réalisés récemment, comme les Boulevards d’Avroy et de la Sauvenière, la Nationale 3 à Ans ou à Fléron, la rue des Guillemins, le Cadran ou le Boulevard Zénobe Gramme à Herstal, ne tiennent tout simplement pas compte des cyclistes. De manière générale, la morphologie et le manque d’entretien de la plupart des voiries de la ville n’incite pas à la pratique du vélo.

Ceci s’explique notamment par le fait que la politique wallonne en la matière est concentrée sur le développement du réseau « RAVeL », lequel sert principalement à la pratique du vélo comme loisir, ce qui est fort sympathique mais ne fait guère avancer le vélo comme moyen de déplacement quotidien.

Côté stationnement, le constat n’est pas plus rose : rares sont les infrastructures publiques (gares, administrations, hôpitaux, écoles,...) à proposer un espace de stationnement pour les vélos digne de ce nom, c’est-à-dire couvert et présentant des caractéristiques minimales de sécurité. Si, finalement, un parking vélo sera aménagé dans la gare des Guillemins, c’est suite aux revendications du GRACQ, relayées par l’administration régionale de l’aménagement du territoire puisque rien n’était prévu dans les plans originels... Ce qui démontre bien, s’il le fallait, que sans règle systématique, la satisfaction des besoins élémentaires du cycliste reste l’otage de la bonne volonté ou de l’inspiration ponctuelle des auteurs de projets et des maîtres d’ouvrage. Le coût (monétaire, foncier et même... esthétique) de ces infrastructures est pourtant dérisoire par rapport à celui du parking automobile.

Sur le plan des règles d’urbanisme, la Ville de Liège présente également un retard conséquent. À cet égard, nous réclamons notamment l’obligation, simple à mettre en œuvre, de prévoir, dans toute construction neuve ou pour toute rénovation lourde, un espace de rangement adapté. Une telle réglementation serait de nature à résorber progressivement l’un des principaux freins à la pratique du vélo : la difficulté que connaissent bon nombre de personnes vivant en appartement |1| à entreposer leur monture.

Certes, on peut observer certains frémissements : création de nouveaux SUL, engagement d’une « Madame Vélo » par la Ville de Liège, prise en compte sérieuse de la question dans le cadre du Plan urbain de mobilité voire promotion du (discutable |2|) projet de « vélos en libre service ». Il n’en reste pas moins franchement prématuré d’ériger la politique cycliste liégeoise en exemple. Formulons donc le souhait que le passage à Liège de cet événement marque le début d’un réel engagement de tous les acteurs locaux, et notamment des pouvoirs publics, pour que Liège, d’ici quelques années, tienne la comparaison avec son homologue flamande.

François Schreuer
Président de l’asbl urbAgora

Cyril Soldani
Coordinateur du Gracq-Liège

Le 30 mai, le Gracq-Liège et urbAgora organisent une masse critique. Rendez-vous à 14 place Saint-Lambert. Plus d’info à suivre.

|1| C’est-à-dire souvent dans les zones les plus denses, situées, pour la plupart d’entre elles, en fond de vallée, donc les plus propices à l’usage de la petite reine.

|2| On signalera par exemple que les communes de Liège et Seraing seront vraisemblablement impliquées dans ce projet alors même qu’on ignore à ce jour la manière de se rendre d’une à l’autre sans risquer sa vie sur les ponts autoroutiers et les voies rapides. Il ne faut pas être grand clerc pour prédire que le système ne fonctionnera, s’il fonctionne, que dans des poches très locales.

 

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