Les autorités régionales et communales ont présenté, ce lundi 10 octobre 2011, leur projet de tram, lors d’une conférence de presse au Musée des transports en commun. Ce projet, qui est présenté comme quasiment définitif (il serait prévu de l’approuver dans les deux semaines) appelle des commentaires nuancés et détaillés que nous formulerons dans le courant de la semaine prochaine.
Nous souhaitons en effet prendre le temps d’analyser en détails les documents techniques produits par les bureaux d’études (même si ceux-ci n’ont été diffusés qu’à un cercle très restreint de personnes, dont nous ne faisons pas partie).
Ces documents techniques, nous nous les sommes en effet procurés par l’entremise d’un informateur bien intentionné. Et nous choisissons de les rendre publics, pour pallier quelque peu au déficit de publicité qui caractérise le dossier. Il semble qu’on attende des citoyens liégeois qu’ils plébiscitent un projet dont on ne leur dit finalement que très peu de choses.
Alors que le processus de concertation mis en oeuvre par le ministre est resté lacunaire faute de réel ancrage local (aucune séance publique ouverte à tous les citoyens n’a à ce jour été organisée sur le tram tandis que les conclusions de l’« atelier urbain » organisé à l’automne 2010, contraires à la politique du gouvernement, ont été prestement enterrées), dans l’attente de la publication du fameux site web d’information sur le tram promis depuis deux ans par le ministre et jamais réalisé, alors que le Conseil communal de Liège n’a pas tenu un seul débat sur le dossier en séance publique, alors que le Ministre a choisi de réserver la primeur de l’information, la semaine dernière, au très sélect Cercle de Wallonie |1|... tout donne l’image d’autorités se donnant le droit de faire le bonheur des citoyens sans eux. Nous ne pouvons l’accepter.
Pour urbAgora chaque citoyen doit pouvoir se faire une opinion éclairée sur la mise en oeuvre du tram, le projet urbain le plus important pour l’agglomération liégeoise en ce début de XXIe siècle. La seule manière de permettre ce prérequis indispensable à l’expression démocratique de nos concitoyens est de rendre l’information accessible et compréhensible pour tous.
Nous appelons dès lors à ce qu’un temps soit laissé au débat public, avant toute décision définitive. Il est essentiel que tous les documents utiles soient mis en ligne et qu’un temps suffisant soit laissé aux citoyens pour examiner ces données et formuler des remarques. Nous invitons les personnes qui prendront le temps et la peine de lire les documents que nous publions aujourd’hui à nous communiquer leurs remarques par écrit avant ce lundi 17 octobre en fin de journée |2|. Ces remarques alimenteront le travail de notre commission mobilité.
Enfin, nous demandons aux pouvoirs régional et communaux de mettre en place rapidement un espace d’information permanent à l’instar des « Maisons du Tram » mises en oeuvres par certaines municipalités françaises (Besançon, Dijon ou Angers). La réalisation en cœur de ville d’un tel dispositif offrirait aux citadins un lieu permanent d’information sur le projet, une interface de dialogue avec les habitants et usagers de la ville et, plus tard, de pôle d’information sur l’avancée des travaux.