Bonsoir Stéphane,
Ne pourrait-on pas considérer un point d’arrêt central au S-T (près des amphithéatres de l’Europe par exemple) pour le tram en provenance du centre, et à partir de ce point un mini-réseau de bus qui desservirait tous les pôles d’intérêt du S-T.
Beaucoup de possibilités sont sur la table et nous n’en fermons aucune (on a même évoqué récemment un système de vélos en libre service propre au Sart-Tilman). Notre objectif est bien sûr de parvenir à faire une proposition qui tienne la route pour délier enfin le « noeud » du Sart-Tilman (idéalement via un mode structurant). Mais c’est vraiment difficile. Ma conviction est qu’il ne sera pas possible d’y arriver sans traiter le problème dans son ensemble, voire sans travailler de manière prospective sur l’avenir du site (c’est-à-dire en imaginant, avec un peu de créativité, à quoi le site pourrait ressembler, dans la perspective d’optimiser l’usage des transports en commun). La question n’est donc pas tant technique qu’urbaine, si je puis dire.
On pourrait éventuellement penser à une solution indépendante des TEC ?
Pouvez-vous préciser votre pensée ? En quoi cela apporterait-il une amélioration selon vous ? La gestion d’un réseau de transports en commun avec un seul opérateur est déjà une chose extrêmement complexe. Fournir un service de bonne qualité (intégration tarifaire, correspondances de qualité, etc) avec plusieurs opérateurs me semble relever de la gageure. C’est notamment pour cette raison que je suis favorable à un opérateur unique (et donc au service public).
Vous évoquez une réduction des places de parking sur le campus et à proximité du CHU. Cette réduction est-elle sensée être un incitant à l’utilisation de transports en commun en lieu et place de la voiture ?
Oui. Les deux doivent toujours aller de pair : développement des TC et réduction de l’accessibilité en voiture. C’est une condition obligée pour reconquérir un lieu, en faire un endroit agréable à vivre... et réussir une opération de déploiement des transports publics.
Lors de l’organisation de grandes manifestations à l’ULg, il est inévitable qu’un grand nombre de visiteurs (non-résidant à Liège) arrivent en voiture.
Pourquoi ? Et si un tram relie le campus à la gare en moins de dix minutes ? Et si des parkings de dissuasion à Boncelles, à Sclessin, ailleurs, permettent de rejoindre l’université sans perdre de temps dans les bouchons ? Un peu d’imagination, que diable... Il faut que les Liégeois se rendent compte qu’il reste peut de villes en Europe qui sont autant organisées que Liège en fonction de la voiture. Il y a un upgrade culturel qui doit être fait. La voiture est dans bien des cas une manière non rationnelle de se déplacer : plus coûteuse, plus lente, plus nuisible à l’environnement (je pense ici autant à la santé des habitants de la ville qu’au réchauffement climatique). Quand on sait en outre que 40% des foyers de la ville de Liège n’ont pas de voiture, on peut ajouter à ces questions un enjeu social, de répartition, de justice.
Un autre point sur lequel j’aimerais revenir est celui du quartier d’habitation dense et piéton [...] même si un tel quartier ne serait pas prioritairement destiné aux étudiants, il semble évident qu’une forte présence étudiante constituerait une dynamique nécessaire et suffisante à un certain essor culturel qui fait d’un quartier résidentiel autre chose qu’une simple cité dortoir.
La principale richesse de la ville, c’est la mixité. Faire un quartier étudiant au Sart-Tilman serait une grave erreur. À la fois pour les étudiants qui vont vite s’y emm... (n’est pas Louvain-la-Neuve qui veut) et pour la ville qui va perdre l’animation étudiante. Donc, je pense que ce quartier doit plutôt s’adresser à d’autres publics (et il n’y a aucune raison, mais vraiment aucune, de penser que les étudiants soient les seuls à pouvoir générer de l’activité dans un quartier). L’intérêt de ce quartier, évidemment, c’est qu’il augmente fortement l’intérêt de faire un tram vers le S-T : schématiquement, le matin, les étudiants montent et les habitants descendent et le soir c’est l’inverse (et le tram est deux fois plus rempli). Je simplifie, évidemment.
Enfin, vous évoquez l’utilisation d’une voie de bus ’rapide’ entre le S-T et une gare de tram située à Sclessin. Il me semble que celà constitue uniquement un déplacement du problème d’engorgement actuel des bus des lignes 48 et 58 en heure de pointe, et non une réelle solution structurelle.
Cette proposition, comme nous l’indiquons dans le texte de la conférence, ne vient pas de nous mais de la SRWT. Elle ne déclenche pas chez moi un enthousiasme délirant, mais je pense que c’est une solution raisonnable dans un premier temps. Et cette solution ne constitue par un déplacement du problème dans la mesure où, à Sclessin, la correspondance sera assurée avec le tram, lequel bénéficiera d’un site propre intégral et de capacités beaucoup plus importantes, de sorte que les voyageurs cesseront de perdre du temps chaque matin dans les embouteillage du centre-ville et d’Angleur. Mais effectivement, il faudra trouver mieux à moyenne échéance. Merci beaucoup pour votre contribution, FS