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Quais de Meuse : une remarquable évolution !

jeudi 7 octobre 2010,

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Ce mercredi 6 octobre était organisée au Palais des Congrès la séance d’information publique ouvrant l’étude d’incidences du projet de réaménagement des Quais de Meuse, sur la zone située entre l’Evêché et le Pont de Fragnée. Il s’agit en fait de la nouvelle version de l’opération d’« enfouissement des quais » qui avait obtenu début 2008 le soutien du FEDER pour une intervention beaucoup plus localisée, à hauteur de la future esplanade des Guillemins, à l’endroit où débutera la future passerelle vers le parc de la Boverie.

Schéma d’aménagement d’un carrefour (source : présentation publique du SPW du 6 novembre 2010).

Ne boudons pas notre plaisir : le projet présenté par l’association momentanée des bureaux Greisch et Canevas, de l’Atelier du Sart-Tilman, du bureau Transitec et du paysagiste Michel Corajoud est excellent. Il témoigne d’un tournant culturel dans le chef des aménageurs publics, qui proposent ici une vision équilibrée d’un espace urbain dans lequel tous les usagers de la ville ont — enfin — leur place. Si le projet présenté hier est réalisé, l’autoroute urbaine où l’on roule parfois à plus de 100 km/h cèdera la place à un boulevard où la vitesse, grâce à plusieurs carrefours à feux et à la présence de nombreux passages pour piétons, sera effectivement modérée, où le franchissement des flux automobiles par piétons et cyclistes ne sera pas un problème, où le bord de Meuse redeviendra un espace agréable, accessible aux usagers lents, propice à la promenade. L’asbl urbAgora tient à saluer cette petite révolution. Nous sommes convaincus de l’apport fondamental du paysagiste à cette réflexion, et nous invitons les autorités publiques à favoriser à l’avenir le choix d’équipes pluridisciplinaires, gage comme ici de qualité.

Il faut aussi souligner que le choix d’utiliser la douzaine de millions disponibles pour produire une intervention sur une zone d’environ deux kilomètres de long plutôt que pour « enfouir » les voitures sur une centaine de mètres constitue le signe d’une utilisation raisonnable et responsable des deniers publics. Bref, intelligente.

Pêle-mêle, nous pointons encore la préservation — et la mise en valeur par la création d’un jardin à leur pied — des arbres de l’avenue Blonden, les connexions proposées avec les terrasses et le Pont Albert, avec le Boulevard Piercot, l’accessibilité des quais, l’espace réservé aux vélos trop souvent parent pauvre de ce type d’aménagement, l’amorce de réflexion sur l’éclairage public.

Nous sommes persuadés que cette intervention, même si elle reste actuellement localisée à une zone relativement limitée à l’échelle de la ville, peut faire entrer Liège dans une nouvelle ère de la relation à son fleuve. D’aucuns soulignerons qu’une approche plus englobante des quais de la rive gauche aurait sans doute été préférable dès l’entame ; le plan présenté ce mercredi soir est cependant à nos yeux d’une ampleur suffisamment significative (seule une très courte extension du périmètre d’intervention est à souhaiter dès à présent, comme proposé plus bas) que pour permettre d’amorcer un processus qui pourrait, assez rapidement, se poursuivre au-delà du pont de Fragnée jusqu’au Val Benoit, mais aussi au Nord de la ville, notamment sur le quai Saint-Léonard. Dans la foulée, on ne peut que souhaiter la réactivation d’un dossier en retrait depuis 2005, celui de l’aménagement des places Cockerill et du XX Août ainsi des Quais Roosevelt et sur Meuse, pour lequel existe un projet développé par les architectes-urbanistes AIUD/Gil Honoré et l’Atelier 4D, et dont on n’a cessé de reporter la mise en oeuvre (report du plan triennal de la Ville de Liège, notamment).

Projet d’aménagement du « noeud » reliant le quai de Rome, les rue de Fragnée et Paradis, l’avenue Blonden et le boulevard Frère-Orban (source : présentation publique du SPW du 6 novembre 2010).

Concernant le projet actuellement soumis à étude d’incidences et le contexte dans lequel il s’inscrit, nous invitons cependant les pouvoirs publics à considérer les points suivants.

— S’il est évident que le périmètre d’intervention ne peut être indéfiniment étendu pour des raisons budgétaires, nous pensons que le pied du pont de Fragnée doit être intégré au projet actuel — actuellement limité à hauteur de la rue du Vieux Mayeur et à seulement… 50 mètres du pont. S’il est important de poser des limites géographiques à ce type de projet, faut-il encore qu’elles aient un sens. Aménager le pied du pont de Fragnée, c’est permettre de créer une boucle de promenade au départ du quai de Rome vers la rive droite ; c’est aussi inclure le pont « historique » de Liège. N’en doutons pas : les aménagements proposés attireront des promeneurs depuis l’esplanade des Guillemins jusqu’à son pied, et il serait absolument regrettable que ces derniers se retrouvent devant les abords médiocres qui l’enserrent actuellement (trottoirs défoncés, éclairage autoroutier, omniprésence de la voiture sur l’espace public, etc.).

— Nous exprimons de vives inquiétudes concernant la passerelle prévue entre l’esplanade et le parc de la Boverie. Vu les délais qui se raccourcissent pour sa réalisation, vu l’absence de communication de la part du SPW Voies navigables, maître d’ouvrage du projet, vu le budget serré, nous craignons un projet au rabais, qui ne serait pas à la hauteur de l’exigence affichée dans le réaménagement des quais. Nous sommes persuadés qu’un concours d’architecture reste possible et souhaitable.

— Enfin, de façon plus générale, l’aménagement des quais doit s’accompagner d’une refonte des circulations dans le quartier des Guillemins. En cohérence avec le choix posé lors de l’aménagement de la gare de placer son principal accès automobile du côté de la colline, il est souhaitable de réduire la perméabilité du quartier à l’automobile, en adoptant rapidement, ainsi que le propose la plate-forme Guillemins.be, un nouveau plan de circulation, qui doit notamment garantir, sans attendre le tram, une circulation fluide des transports en commun, actuellement gravement retardés en différents points, notamment sur l’axe Buisseret-Sclessin (dans le sens Leman-Guillemins).

Photo : Anne Mathurin, MPL.

La présentation du projet faite, le 6 novembre 2010 au Palais des Congrès, par le SPW, peut être téléchargée ici :

Lire aussi

Communiqué | Quais de la rive gauche : un bilan globalement positif

vendredi 17 avril 2015,

Après deux ans et demi de travaux, les quais de Meuse réaménagés, entre Fragnée et l’Evêché, seront inaugurés ce week-end des 18 et 19 avril 2015. L’occasion pour urbAgora de refaire le point sur le dossier et d’en tirer quelques enseignements.

 

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13 messages

Quais de Meuse : une remarquable évolution !
posté le 14 novembre 2013 par Perini Marie Jeanne

Quand pensez vous que l’aménagement du quai de Rome et la place petit Paradis seront terminés . Y aura t il des garages a vendre ou a louer. Y aura t il déjà le tram.Merci. Bien à vous


Quais de Meuse : une remarquable évolution !
posté le 1er avril 2012 par relov

Quai de Rome a des hotels de maître magnifiquent. Dans les plans des larges trottoirs manquent malheureusement (entre rue des Rivageois et pont de Fragnée).


Réflexion concernant la longue trémie
posté le 25 décembre 2010 par Dimitri

Pourquoi seulement un seul sens de circulation ? Deux sens de circulation optimiseraient le coût de l’ouvrage et la gestion du trafic.

La longue trémie est parfaite pour assurer la sortie de la ville aux automobilistes en préservant le calme aux alentours de l’Avenue Blonden. Dès lors, pourquoi ne pas envisager une seconde voie dans l’autre sens ?

En effet, dans un premier temps, le surcout engendré par cette seconde voie, proportionnellement au coût de la construction de la trémie monovoie, resterait contenu.

Dans un second temps, imaginons un automobiliste soucieux d’entrer en ville. Sans une longue trémie, je suppose que son choix consistera donc à rester sur le quai et entrer dans la ville aux Terrasses qui, à première vue, seront saturées assez rapidement (d’autant plus aux heures de pointe). Plan ‘B’ de l’automobiliste : emprunter l’une des 2 voies de l’Avenue Blonden pour rejoindre la rue des Guillemins. En outre, l’Avenue Blonden récupère à elle seule le flux en provenance de la rue Paradis. Embouteillages et concerts de klaxons garantis !

Pour le calme du quartier, une trémie à 2 voies est indispensable.


Au secours !
posté le 8 novembre 2010 par Thomas

Non seulement l’idée de quais "enterrés" est totalement abandonnée, mais nous risquons de perdre définitivement la Meuse en rive gauche ! Voyez : http://www.rtbf.be/info/regions/liege/les-quais-de-la-meuse-entierement-a-double-sens-273253
A noter : la séparation des voies par un muret de cinquante centimètre de haut (comme au quai Timmermans donc), le surbaissement de la voie (démarquant bien les voies du reste de l’espace public), et maintient de trois voies de circulation (pratiquement infranchissable). Au secours ! Crénondidju, d’accord c’est très cher l’enfouissement des quais, mais ça règle tous les problèmes, non ? Et nous pourrions enfin retrouver la Meuse, cette colonne vertébrale du Centre, indispensable pour renouer le contact rive gauche-rive droite, pour sécuriser les quais, pour prétendre rénover Cathédrale-Nord, pour mettre en valeur le quai de Maastricht... Le rêve est enterré.

Est ce le prix à payer pour retrouver les places Cockerill et du 20 août ?! Qu’en pense Urbagora ?


Attention à ne pas confondre...
posté le 9 novembre 2010 par François Schreuer

Attention, le projet auquel vous faites allusion (la rénovation du Quai-sur-Meuse et du Quai Roosevelt) n’a rien à voir avec le projet commenté ici (qui concerne le Quai de Rome, le Boulevard Frère-Orban et l’Avenue Blonden).

Quant à savoir ce que pense urbAgora du projet du Quai-sur-Meuse, la discussion est ouverte (depuis fort longtemps) et nous devrions, je l’espère, avoir une position sur le sujet avant la fin de l’enquête publique qui vient de s’ouvrir.


Deux réalités évidemment liées
posté le 9 novembre 2010 par Thomas

Bonjour, je n’ai pas confondu les deux projets, mais alors que le premier semble porteur d’espoir, l’autre l’est beaucoup moins ! Quelle logique dans l’enchaînement de ces deux projets ? N’oublions pas que l’un concerne les quais "passants" et l’autre l’hypercentre ville. J’ai bien peur qu’on n’hypothèque pour longtemps tout espoir de rendre la Meuse à la rive gauche (dans l’hypercentre s’entend), alors que justement le premier projet m’avait réjoui...


Préserver le Parc de la Boverie
posté le 2 novembre 2010 par bobby19481

Bonjour,

Je me déclare contre la finalisation du projet visant à couper le parc de la Boverie.

Celui-ci a son charme ! et le risque de le transformer en espace mort me paraît important.

Ce ne sont pas quelques mots relativement bien tournés qui me feront changer d’avis.

En appuyant ce projet, et s’il se réalise, je pressent un chaos qu’un certain nombre de liégeois partagent en appréhension.

Je vous demande de réviser votre position.

Bien cordialement

R.H.


Re : Préserver le Parc de la Boverie
posté le 2 novembre 2010 par François Schreuer

Bonjour,

Il doit y avoir un malentendu. Le projet évoqué sur cette page ne concerne pas le parc de la Boverie, mais les quais de la rive gauche de la Meuse.

Bien à vous,


Re : Préserver le Parc de la Boverie
posté le 30 novembre 2010 par Jean-Luc

La passerelle piétonne dans l’axe de la gare et vers l’autre rive pourrait "manger" 1/3 du budget de l’aménagement global des quais. Et où mène-t-elle ? Dans le parc de la Boverie, qui serait donc bien concerné ...


Met-on réellement en question l’automobile ?
posté le 12 octobre 2010 par Laurent

Bonjour,

Globalement d’accord avec le communiqué de presse et ravi aussi de voir qu’il fera à nouveau bon être piéton dans ce quartier.

Néanmoins, je m’étonne. Obtient-on cette impression de dégagement uniquement en réduisant la largeur des bandes de circulation ? Le nombre de voies de circulation ne me semble en effet pas en diminution (même la voirie « locale » boulevard Frère-Orban persiste).

Ce nombre de bandes automobiles a-t-il été questionné ? Actuellement, le trafic du quai de Rome (deux voies) se divise, en deux parties à peu près égales, entre l’avenue Blonden et le bvd F-O. Une bande vers chacune de ces deux directions ne sont-elles dès lors pas suffisantes (à l’exception des carrefours, qui nécessitent souvent plus de place pour que la circulation n’y soit pas bloquée par chaque voiture qui change de direction) ?

En ce qui concerne les aménagements du carrefour Paradis, s’il est appréciable d’en avoir fini avec un « échangeur routier » digne de Coronmeuse ou Chênée (tel qu’on avait pu en voir une esquisse), la manière dont il est conçu me semble encourager le trafic à utiliser le quai plutôt que l’axe Blonden-Rogier. Est-ce opportun (les automobilistes qui souhaitent prendre la liaison à hauteur de Ste Marie ne vont-ils pas bifurquer aux Terrasses plutôt qu’à Paradis) ? Il y a en outre deux bandes d’accès vers le centre sur l’avenue Blonden (une de chaque côté). Est-ce bien utile ? N’y a-t-il pas moyen de concevoir le carrefour Guillemins-Blonden-Rogier différemment ? N’est-il pas préférable de supprimer la trémie plutôt que la prolonger ?

Enfin, est-ce que ce qui est en bleu est supposé représenter des places de parking ?

Bref, je pense qu’il y a effectivement révolution copernicienne — le cycliste et le piéton sont pris en compte, la zone est verdurisée — mais ne surajoute-t-on pas simplement une couche de circulation lente, et met-on réellement en question l’automobile ?


Re : Met-on réellement en question l’automobile
posté le 19 octobre 2010 par Alainv

Effectivement. Je suis personnellement très content de cette évolution marquante, qui reconsidère l’ensemble au lieu d’uniquement travailler sur un tunnel, trop court, qui rendrait définitif la circulation en aval ou en amont.
Mais je me demande si il y a une rélle volonté de revoir la place de l’automobile dans la ville.
Avec bien moins de frais, un peu d’imagination et de débat, voir même quelques phase de test, on pourrait tenter quelques avancées impressionantes. Les hésitations actuelles autour de la place St Paul au lieu d’un "P route" exclusif, la non remise en question du circuit circulaire autour de la place cathédrale (même remarque) voir même le maintien de l’autoroute urbaine de Fontainebleau (malgré le fait que des "éboulis et travaux" prouvent le non fondé de tant de bandes) prouvent la frilosité d’avancer à ce sujet.
Un peu de peinture, quelques bacs, et on pourrait aisément réaffeter ces milliers de m² au piéton, au cycliste ou au ... parking ( ;-) ) .


Re : Met-on réellement en question l’automobile
posté le 24 août 2013 par Jean-Claude®

Bonjour.

Merveilleux projet. Bravo !

Le quartier des Guillemins qui commence seulement à se remettre des travaux qui se sont éternisés, ne risque t’il pas de se voir délaissé par l’absence de parking en remplacement de ceux de Blonden et de l’héliport ?
On répond à cela que les gens peuvent disposer des transports en commun. Soit !
Mais à par le boulevard de la Constitution, (situé bien loin ) il n’y a aucun parking de délestage.

Une magnifique infrastructure dans un quartier qui risque de se vider de ses commerces, est ce une bonne chose ?


Un projet creux et routier
posté le 8 octobre 2010 par Jean-Luc

Attention avec ce slogan de ne pas placer un écran d’optimisme sur ce projet.
Je rédige une note (liste de questions dans ce sens) qui sera communiquée dans qlqs jours et où je m’interroge au sujet de ce projet que je qualifierais de "creux" et "routier" !


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