Ce qui se joue à Seraing est particulièrement important pour l’avenir de l’agglomération liégeoise. Avec la réalisation à présent entamée de son Master Plan, la ville de Seraing relève un défi de première importance, sans équivalent dans la région et sans doute en Belgique sinon plus largement : la reconversion de plus de 800 hectares de terrains industriels. Le redéploiement à venir du transport en commun dans l’agglomération liégeoise doit non seulement en tenir compte ; mais également soutenir activement cette démarche, dont le succès est profondément souhaitable pour l’avenir urbain de Liège et pour les habitants de Seraing.
Il semble en particulier essentiel de faire passer le tram en rive droite (cf. ligne bleue sur le schéma ci-contre) plutôt qu’en rive gauche comme proposé dans l’étude de la SRWT, ce vers quoi semble pourtant se diriger le cabinet de M. Antoine, sur base des flux existants. Et pour cause, c’est en rive gauche — passant à travers une zone industrielle — que sont situées à ce jour la plupart des lignes de bus, alors que la plus forte concentration d’habitants se trouve en rive droite. Ceci illustre bien l’opposition entre deux conceptions du tram. D’une part, on se contente d’augmenter la capacité sans repenser le réseau. D’autre part, on cherche la manière dont le service de transports en commun pourrait trouver un nouveau public qui, éventuellement, ne l’utilise pas faute d’une offre satisfaisante.
Selon nous, le tram devrait donc traverser la Meuse au Pont d’Ougrée, emprunter le boulevard urbain à créer, traverser le nouveau centre urbain de Seraing et passer enfin le Pont de Seraing pour trouver son terminus à Jemeppe, plate-forme de connexion avec la nouvelle gare des bus et le chemin de fer en rive gauche. Ce tracé passerait à travers le futur « coeur de ville » de Seraing, avec ses écoles, commerces et sa future cité administrative.
Se pose ensuite la question de la desserte ferroviaire du centre de Seraing. La ligne 125A (Angleur-Flémalle, en rouge sur le schéma ci-dessus), actuellement en service uniquement pour le trafic fret, présente un potentiel particulièrement intéressant. Divers types d’exploitation sont envisageable (le bourgmestre de Seraing, M. Mathot, propose une exploitation de type RER) mais il nous semble que l’idée la plus porteuse est de créer une grande gare IC à hauteur de l’esplanade de l’Avenir. Cette gare accueillera une fois par heure un train de la dorsale wallonne. Elle pourra aussi à moyen terme être le terminus d’un IC par heure venant de Bruxelles via les Guillemins. Cela mettrait un terme à la regrettable situation présente qui voit Seraing être la seule ville de sa taille (60.000 habitants) en Belgique à non seulement ne disposer d’aucune connexion directe avec Bruxelles, mais même à ne disposer d’aucune gare IC sur son territoire |1|. Une connexion directe de Seraing avec Namur, Bruxelles et d’autres villes constituerait un atout considérable pour obtenir l’implantation à Seraing d’activités du secteur tertiaire — ce qui constitue un objectif important du Master Plan.